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Dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 février 2025, l’église Saint-Pierre Saint-Paul de Lille a été profanée et cambriolée.

Selon un communiqué de la paroisse, « les voleurs ont dérobé du matériel, en particulier un système de sonorisation, mais surtout le ciboire et la lunule dans lesquels étaient conservées des hosties consacrées[1] ».

L’église Saint-Pierre Saint-Paul a été bâtie entre 1854 et 1858 par l’architecte Pierre Caloine sur le territoire de l’ancienne commune de Wazemmes qui fut intégrée à Lille au moment de l’agrandissement de la ville en 1858. Le financement a été supporté pour les deux tiers par la ville de Lille et pour le tiers restant par le Conseil de fabrique. Avant la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat, les Conseils de fabrique réunissaient les personnes chargées de la collecte et de l’administration des fonds nécessaires à la construction des édifices religieux et du mobilier de la paroisse. Mais la présence de bâtiments cultuels catholiques à Wazemmes est bien plus ancienne, puisqu’une église est attestée dans la Charte de Baudouin V datant de 1066.

C’est donc une institution à la fois antique et vénérable qui a été profanée par l’intrusion d’un ou plusieurs individus dont le mobile semble double : le vol de matériel, mais aussi le pillage d’objets liturgiques et d’hosties consacrées. Or, la différence de nature entre le matériel de sonorisation, les objets formant les instruments du culte et les hosties consacrées appelle à s’interroger sur les motivations réelles des voleurs.

En effet, chacun comprend qu’un système de sonorisation ou encore d’autres objets d’usage courant peuvent aisément être utilisés dans un cadre profane et constituer une tentation pour des esprits faibles ou malhonnêtes. Chacun conçoit que la perspective de la revente d’un ciboire, ce vase sacré où l’on conserve les hosties, peut motiver un vol. Mais on comprend moins bien quelle valeur marchande peut représenter une lunule, qui n’est qu’un assemblage de verres transparents cerclés de métal et reliés par une charnière, destiné à recevoir une grande hostie et à être placé au centre d’un ostensoir.

Surtout, on ne comprend pas ce qui a pu motiver le vol d’hosties consacrées.

En effet, dans la religion catholique, l’hostie non consacrée est une petite galette de pain. Mais une fois consacrée, l’hostie devient le vrai corps du Christ sous l’apparence du pain. Or, le communiqué de la paroisse[2] indique que ce sont des hosties consacrées qui ont été volées, ce qui a motivé la célébration d’une messe de réparation dès le dimanche 2 mars.

Pourquoi voler des hosties consacrées ? Assurément pas pour se nourrir, la quantité et la valeur nutritive étant insignifiantes. On peut imaginer le geste déraisonnable d’un illuminé particulièrement fervent, mais aussi égaré, au point de vouloir conserver par-devers lui ces pains sacrés. Mais ce serait incompatible avec le vol du système de sonorisation. Alors, peut-on également craindre le pire, comme l’histoire l’a montré maintes fois ?

Dans un ouvrage publié en 1895, Le satanisme et la magie, le journaliste Jules Bois relata le cas d’une vieille femme qui, à Notre-Dame de Paris, profita d’un moment où les Suisses étaient éloignés et où la cathédrale était quasi vide pour se ruer sur le tabernacle et emporter deux ciboires contenant, chacun, cinquante hosties consacrées[3]. Ce vol était évidemment destiné à procurer à un culte sataniste les saintes espèces vouées à un usage sacrilège.

La piste du satanisme ?

En temps ordinaire, chacun aurait trouvé cette hypothèse fantaisiste. Mais des manifestations telles que le Hellfest, telles que le spectacle jugé satanique de « la porte des ténèbres » à Toulouse, ou encore les cérémonies d’ouverture et de fermeture des jeux olympiques de Paris en 2024 ont permis l’exposition au grand jour de symboles satanistes et ont pu provoquer la recrudescence de cultes satanistes ou lucifériens.

C’est pourquoi il y a lieu désormais de se poser une question quand des hosties consacrées sont dérobées dans une église et qu’elles disparaissent : où sont-elles passées et pour quel usage les a-t-on volées ?

André Murawski – 10 mars 2025

[1] La Voix du Nord, 26 février 2025

[2] Ibid

[3] Massimo Introvigne, Enquête sur le satanisme, Editions Dervy, 1997

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