Le ministre des Affaires extérieures de Russie, Serge Lavrov, n’écarte pas la piste diplomatique, malgré ce qu’en disent les médias occidentaux. « Nous sommes favorables à une solution négociée », déclare-t-il, à l’issue de la rencontre à Moscou avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Lavrov a également ajouté que « Zelensky a repris ce qu’il avait demandé la semaine précédente et cela nous attriste : la partie ukrainienne n’est pas intéressée par les négociations. Si les Occidentaux continuent à livrer des armes, il est peu probable que les négociations aboutissent à de bons résultats. Nous sommes prêts à les reprendre si quelqu’un vient avec des idées intéressantes. La Russie est prête à collaborer avec l’ONU pour aider les civils en Ukraine ».

Lavrov a pareillement averti qu’il existe un risque « réel » d’un troisième conflit mondial en réponse à la phénoménale aide militaire consentie par l’Occident à l’Ukraine. L’administration américaine entend en effet prolonger le conflit le plus longtemps possible pour affaiblir Poutine, la fin immédiate de la guerre n’est pas dans son agenda. Mais la situation se détériore rapidement, les forces ukrainiennes bombardant des cibles sur le sol russe. Avec beaucoup de soutien de l’Occident, voir par exemple le Royaume-Uni. Selon Londres, en effet, « il est parfaitement légitime pour l’Ukraine de frapper des cibles en territoire russe, de viser les infrastructures logistiques russes ». « Les armes que l’Occident remet à l’Ukraine ont une portée qui leur permet de frapper au-delà de la frontière », a déclaré le ministre britannique des Armées.

Ainsi, alors qu’aujourd’hui le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a rencontré Vladimir Poutine à Moscou pour la première fois depuis le début de l’invasion russe le 24 février, les États-Unis réunissaient en Allemagne, à Ramstein sur la plus grande base américaine d’Europe, une quarantaine de pays alliés pour armer davantage l’Ukraine face à la Russie.

De la table des négociations à la mi-mars, nous sommes passés au conseil de guerre à la fin avril. De l’espoir de voir une lumière au bout du tunnel du conflit en Ukraine, aux inquiétantes sirènes d’une troisième guerre mondiale, comme si nous n’avions pas d’autre chance. Personne ne l’invoque ouvertement, mais tout le monde l’invoque. Une déflagration qui peut être évitée et pourtant terriblement à l’horizon, si l’on considère la rupture diplomatique qui a eu lieu ces dernières semaines. Preuve en est ce sommet convoqué par les Etats-Unis pour accélérer les livraisons d’armes à Zelensky. À plus long terme, « nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse plus faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a ainsi affirmé le chef du Pentagone, Lloyd Austin, au cours de ce sommet en ajoutant que les Ukrainiens « peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien » poussant Kiev à se battre jusqu’au dernier des Ukrainiens constatent les Russes.

Washington en demandant une augmentation des livraisons d’armes aux pays de l’OTAN entend impliquer plus particulièrement les nations européennes dans un conflit aux issues de plus en plus imprévisibles sur le sol du Vieux continent.

Le risque évident est d’exacerber encore plus la tension avec Moscou, alors que les équilibres mondiaux apparaissent extrêmement précaires. Cependant, tous les alliés convoqués par les États-Unis ne semblent pas aussi « subordonnés » à la volonté de la Maison Blanche, les frictions internes ne manquent pas sur le front atlantique et c’est peut-être à partir de l’orientation différente des pays individuels que nous comprendrons combien nous risquons vraiment la troisième guerre mondiale.

Francesca de Villasmundo

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