Pakistan – Le 14 avril 2025, une tragédie a frappé le quartier chrétien de Qila Sahib Singh, où trois enfants – Danish (10 ans), David (7 ans) et Samson (8 ans) – ont perdu la vie après avoir consommé des bonbons empoisonnés, tandis que cinq autres ont été hospitalisés dans un état critique.
Un poison destiné aux animaux, abandonné dans un quartier chrétien
Selon certaines sources, un homme non identifié aurait distribué des bonbons empoisonnés aux enfants. D’autres sources affirment que des bonbons empoisonnés auraient été retrouvés suspendus à un pousse-pousse garé. Le poison aurait initialement été distribué par la municipalité de Hafizabad dans le cadre d’une opération visant à éliminer les chiens errants.
La mort de ces enfants intervient dans un contexte plus large de violence et de persécutions croissantes auxquelles sont confrontés les chrétiens dans tout le Pakistan. Plus de 25 églises ont été incendiées à Jaranwala en 2023 et la communauté chrétienne continue d’être la cible d’une combinaison d’extrémisme religieux et d’indifférence de l’État au sort des chrétiens. Au Pakistan, les lois sur le blasphème, souvent utilisées pour régler des conflits personnels ou inciter à la violence collective, institutionnalisent davantage la peur et la répression. Alors que des cas très médiatisés comme ceux d’ Asia Bibi et de Shagufta Kausar ont reçu une attention internationale, de nombreux autres – comme Anwar Kenneth, Zafar Bhatti et Shagufta Kiran – restent emprisonnés sous le coup de la condamnation à mort, pris au piège d’un système juridique qui offre peu d’espoir de justice.
Discrimination structurelle dans la vie quotidienne
Au-delà des actes de violences contre les chrétiens, c’est la discrimination structurelle qui imprègne la vie quotidienne de nombreux chrétiens au Pakistan. La plupart sont relégués à des emplois dangereux et mal rémunérés, comme dans l’assainissement, souvent sans contrat, sans précautions de sécurité ni recours juridique. Dans l’éducation, le logement et les services publics, l’exclusion est la norme. Les femmes et les filles chrétiennes sont confrontées à des situations de vulnérabilité supplémentaires, notamment des conversions et des mariages forcés, sans intervention efficace des forces de l’ordre. L’empoisonnement délibéré d’enfants chrétiens n’est pas seulement un crime odieux, c’est une honte nationale.
Léo Kersauzie
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !
