Sanctoral 

Les Sept Douleurs de la Bienheureuse Vierge Marie

Le martyre de la Vierge nous est révélé tant par la prophétie de Siméon que par l’histoire même de la passion du Seigneur. « Celui-ci, dit le saint vieillard, en parlant de l’enfant Jésus, a été établi en signe que l’on contredira ; et un glaive traversera votre âme, » ajoutait-il en s’adressant à Marie. Oui, ô bienheureuse Mère, un glaive a vraiment percé votre âme, car ce n’est qu’en passant par votre cœur, qu’il a pu pénétrer la chair de votre Fils. Et même, quand ce Jésus, qui est vôtre, eut rendu l’esprit, la lance cruelle n’atteignit pas son âme, c’est votre âme qu’elle traversa l’âme de Jésus n’était déjà plus là, mais la vôtre ne pouvait s’en détacher. Marie se tenait debout au pied de la Croix où Jésus était suspendu, et comme l’avait prédit Siméon, un glaive de douleur transperça son âme. Impuissante, elle voit son doux enfant désolé dans les angoisses la mort, et elle recueille son dernier soupir ». La compassion que son cœur maternel ressent au pied de la croix lui a mérité, d’obtenir sans passer par la mort, la palme du martyre avec une grande solennité par les Servites au XVIIe siècle, la fête des sept douleurs de la sainte Vierge fut étendue par Pie VII à toute l’Église en 1817, afin de rappeler les souffrances qu’elle venait de traverser dans la personne de son chef d’abord exilé et captif, puis délivré grâce à la protection de la Vierge. Sa Sainteté Pie X a élevé en 1908 cette fête au rang des solennités de deuxième classe, et, en 1912 il l’a fixée au 13 septembre où elle prend la place du jour octave de la Nativité. Comme la première fête des Douleurs de Marie, au Temps de la Passion, nous montre la part qu’elle prit, au sacrifice de Jésus, sachons voir » dans la seconde, au Temps après la Pentecôte, toute la compassion que ressent la Mère du Sauveur envers l’Église, l’épouse de Jésus, crucifiée à son tour, et dans la dévotion aux Douleurs de Marie s’accroît dans les temps de calamités qu’elle traverse. Contemplons dans les bras de Marie, l’Homme-Dieu crucifié pour nos iniquités et compatissons aux douleurs excessives de notre Mère du ciel. Joignons nos larmes aux Siennes et détestons nos péchés qui ayant provoqué la mort de Son divin Fils, ont également été la cause de Son intime martyre. Prions-La de nous obtenir du Sauveur les grâces nécessaires pour profiter de Ses exemples et imiter Ses vertus lorsqu’Il Lui plaira de nous faire part de Ses humiliations, de Ses douleurs et de Sa croix.

Saint Nicomède, Martyr

Au temps où l’empereur Domitien persécutait les Chrétiens, le Prêtre Nicomède fut arrêté parce qu’il avait enseveli le corps de la Vierge Félicule, mise à mort sur l’ordre du comte Flaccus, pour avoir confessé la foi chrétienne. Amené devant les statues des faux dieux, Nicomède refusa d’obtempérer aux injonctions qui lui furent faites de leur sacrifier, l’hommage du sacrifice n’étant dû qu’au seul vrai Dieu qui règne dans les cieux. Alors on le frappa avec des fouets garnis de plomb, et il rendit son âme à Dieu au milieu de ce supplice. Le même comte Flaccus ordonna de jeter son corps dans le Tibre. Mais Just, élève de Nicomède, s’étant mis à sa recherche, le recueillit et l’ensevelit honorablement dans un sépulcre situé près des murailles de Rome, sur la voie Nomentane.

Sainte Catherine de Gênes, Veuve, Tertiaire franciscaine

Catherine Fieschi, fille d’un vice-roi de Naples, naquit à Gênes. Sa famille, féconde en grands hommes, avait donné à l’Église deux Papes, neuf cardinaux et deux archevêques. Dès l’âge de huit ans, conduite par l’Esprit de Dieu, elle se mit à pratiquer de rudes mortifications; elle dormait sur une paillasse, avec un morceau de bois pour oreiller; mais elle avait soin de cacher ses pénitences. Elle pleurait toutes les fois qu’elle levait les yeux sur une image de Marie tenant Jésus mort dans Ses bras. Malgré son vif désir du cloître, elle se vit obligée d’entrer dans l’état du mariage, où Dieu allait la préparer par de terribles épreuves à une vie d’une incroyable sainteté. Après cinq ans d’abandon, de mépris et de froideur de la part de son mari, après cinq ans de peines intérieures sans consolation, elle fut tout à coup éclairée de manière définitive sur la vanité du monde et sur les joies ineffables de l’amour divin: « Plus de monde, plus de péché, » s’écria-t-elle. Jésus lui apparut alors chargé de Sa Croix, et couvert de sang de la tête aux pieds: « Vois, Ma fille, lui dit-Il, tout ce sang a été répandu au Calvaire pour l’amour de toi, en expiation de tes fautes! » La vue de cet excès d’amour alluma en Catherine une haine profonde contre elle-même: « O amour! Je ne pécherai plus, » s’écria-t-elle. Trois jours après, elle fit sa confession générale avec larmes, et désormais elle communia tous les jours.  Les quatre premières années de sa conversion sont vouées à la pénitence. Caterina connaît le phénomène mystique de l’inédie (jeûne total), qu’elle prolongera durant 23 carêmes et 23 avents, tout en communiant chaque jour (fait rare à l’époque). L’Eucharistie devint la nourriture de son corps et de son âme, et pendant ces vingt-trois ans il lui fut impossible de prendre autre chose que la Sainte Communion; elle buvait seulement chaque jour un verre d’eau mêlée de vinaigre et de sel, pour modérer le feu qui la dévorait, et, malgré cette abstinence, elle jouissait d’une forte santé. À l’abstinence continuelle se joignaient de grandes mortifications; jamais de paroles inutiles, peu de sommeil; tous les jours six à sept heures de prière à genoux; jamais Catherine ne se départit de ces règles; elle était surtout si détachée d’elle-même, qu’elle en vint à n’avoir plus de désir et à se trouver dans une parfaite indifférence pour ce qui n’était pas Dieu. De 1477 à 1496 se multiplient les expériences extatiques ; elle ne néglige pas pour autant l’hôpital où, pour se consacrer au service des malades indigents, elle se fait fille de salle. Entre-temps, son mari a changé de vie, et, devenu tertiaire franciscain, s’est engagé, lui aussi, à l’hôpital de Pammatone ; ils ont décidé de vivre comme frère et sœur ; Giuliano meurt en 1497. Ses trois maximes principales étaient de ne jamais dire: Je veux, je ne veux pas, mien, tien ; – de ne jamais s’excuser ; – de se diriger en tout par ces mots: Que la Volonté de Dieu soit faite! Elle meurt le 15 septembre 1510. Lorsqu’au bout de dix-huit mois, le corps de la sainte est exhumé pour être transféré de l’église de l’hôpital vers un tombeau neuf, il est retrouvé intact. Depuis 1737, année de la canonisation de Caterina par le pape Clément XII, il se trouve placé sous une châsse de verre. Une commission canonique et médicale a constaté, en 1960, la continuation du phénomène d’incorruptibilité.

Martyrologe

A Rome, sur la voie Nomentane, l’anniversaire du bienheureux Nicodème, prêtre et martyr. Ayant répondu à ceux qui le pressaient de sacrifier: « Je ne sacrifie qu’au Dieu tout-puissant qui règne dans le ciel, » il fut longuement torturé avec des fouets garnis de plomb, et dans ce tourment s’en alla vers le Seigneur.

A Cordoue, en Espagne, les saints martyrs Emilas diacre, et Jérémie. Après avoir langui longtemps en prison pendant la persécution des Arabes, ils furent décapités pour le Christ et consommèrent ainsi leur martyre.

Au territoire de Chalon-sur-Saône, saint Valérien martyr. Le préfet Prisque le fit suspendre et déchirer cruellement avec des ongles de fer; comme il demeurait inébranlable dans la confession du Christ et ne cessait de chanter ses louanges le cœur rempli de joie, le tyran le fit exécuter par le glaive.

A Andrinople, en Thrace, les saints martyrs Maxime, Théodore et Asclépiodote, qui reçurent la couronne, sous l’empereur Maximien.

De plus, saint Porphyre, comédien. Comme il se faisait baptiser par dérision en présence de Julien l’Apostat, la grâce de Dieu le changea tout à coup et il se déclara chrétien. A l’heure même, par ordre de l’empereur, il fut tué d’un coup de hache, et couronné du martyre.

Le même jour, le Goth saint Nicétas, qui fut brûlé pour la défense de la foi catholique, par ordre du roi Athanaric.

A Marcianopolis, en Thrace, sainte Mélitène martyre. Sous l’empereur Antonin et le préfet  Antiochus, elle fut conduite deux fois au temple des païens, et deux fois les idoles s’écroulèrent; pour ce motif elle fut suspendue, déchirée de coups et enfin décapitée.

A Toul, en France, saint Epure évêque.

De plus, saint Lubin, évêque de Chartres.

A Lyon, en Gaule, saint Alpin évêque.

Le même jour, la mise au tombeau de saint Achard abbé.

En Gaule, sainte Eutropie veuve.

A Gênes, sainte Catherine veuve, remarquable par son mépris du monde et sa charité envers Dieu.

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