L’autorisation pour l’événement avait été accordée par le ministère de la Justice, mais le ministre de Macron a nié avoir eu connaissance de l’appel d’offres. La polémique monte :

« Nos prisons ne sont pas des centres de vacances ».

Les mille polémiques qui ont émergé du discours dans lequel Emmanuel Macron avertissait ses compatriotes de la « fin de l’abondance », anticipant qu’entre inflation et hausse de l’énergie, des sacrifices seront bientôt nécessaires, n’ont pas suffi. Le chef de l’Elysée doit maintenant faire face à une vidéo, tournée à l’intérieur de la prison de Fresnes près de Paris, qui immortalisait des détenus français conduisant des karts à pédales et organisant des épreuves de tir à la corde dans la piscine.

Les faits immortalisés par la vidéo précitée se sont déroulés en juillet à la dite prison. Selon la reconstitution des médias français, trois équipes, composées de gardiens et de détenus , auraient participé à l’événement connu sous le nom de Kohlantess, et organisé, entre autres, par un habitant du quartier en collaboration avec le directeur de la prison.

Les images de prisonniers conduisant des karts et s’amusant en prison ont, comme mentionné, suscité pas mal de controverse. « Nos prisons ne sont pas des camps de vacances où détenus et gardiens deviennent amis », a déclaré Éric Ciotti, des Républicains. « Où est le respect pour les victimes et leurs familles qui voient ces criminels s’amuser tout en purgeant leur peine ? Où est la peur du châtiment ? », a-t-il ajouté.

Pour aggraver les choses pour Macron, l’autorisation de l’événement a été accordée par le ministère de la Justice. Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a toutefois démenti être au courant de la course de kart et d’autres éléments qu’il a qualifiés de « choquants ». Pour sa part, Macron est apparu plutôt embarrassé. « Beaucoup de nos compatriotes ont peut-être été choqués par ce qu’ils ont vu dans nos prisons », a déclaré le président lors d’une réunion du gouvernement à l’Elysée. « Le ministre de la Justice a bien fait de rappeler aux autorités pénitentiaires ce qu’il faut faire et ne pas faire. La peine de prison a un sens dans la société, ce n’est pas la même chose que l’exclusion de tout, elle est destinée à permettre la réhabilitation », a ajouté Macron.

Pour en revenir à ce qui s’est passé à la prison de Fresnes, la deuxième plus grande de France, l’événement qui s’est retrouvé sous les projecteurs remonte au 27 juillet dernier. Dans la vidéo partagée sur les réseaux sociaux, bientôt retirée, on voit prisonniers et gardiens s’amuser entre eux, au milieu des cris, des rires et des courses de kart, presque comme si la prison était un centre de vacances.

La vidéo a été publiée par Djibril Dramé, un artiste qui avait déjà organisé de tels événements à Fresnes par le passé. Dramé lui-même a expliqué que ce qui s’est passé était inspiré d’une émission de téléréalité française et a souligné que « tous les gens qui sont en prison y sont pour une bonne raison et le chemin de la réinsertion dans la société passe du travail à la prison. Mais nous avons aussi le devoir de ne pas les marginaliser et de ne pas oublier qu’ils sont des êtres humains ».

De ce qui ressort, il semble que parmi les détenus désireux de s’amuser il y avait non seulement des personnages incarcérés pour des délits mineurs, mais aussi un meurtrier et un violeur condamné à dix ans de prison. Le journal Le Figaro a également révélé que la course de kart avait été autorisée à la fois par la direction de la prison et les étages supérieurs du ministère de la Justice. Le même ministère aurait même donné son feu vert pour partager la vidéo sur le réseau. Le producteur de l’événement, Enzo Angelo, a déclaré à Bfm TV que « tout avait été approuvé ». « Nous ne serions jamais allés à l’encontre de la volonté du ministère de la Justice », a-t-il répété.

Les agents du service, pris en flagrant délit, ont tenté de se défendre en expliquant qu’ils avaient autorisé une manifestation sportive pour les détenus, mais n’ont pas couru à bord des karts avec les gardiens de la prison de Fresnes. « Après les images choquantes de la prison de Fresnes, j’ai aussitôt ordonné une enquête », a tweeté la ministre Dupond-Moretti, désormais dans l’œil du cyclone. Ainsi que Macron, qui risque désormais de subir l’onde de choc d’une affaire très épineuse.

Francesca de Villasmundo

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