Ce samedi 24 novembre, les Gilets Jaunes se sont de nouveau mobilisés. Malgré l’hostilité du gouvernement et la tentation des médiamenteurs de faire dévier le sens de cette mobilisation, il y a une persistance de l’agitation.

• 1) En fait, tant que la cause de la contestation – à savoir la hausse programmée du prix des carburants – subsiste, l’effet subsistera aussi. La seule chose qui pourrait affaiblir le mouvement et amener à sa disparition serait de se diviser sur l’objectif. Une seule chose unit les Gilets Jaunes : le « ras-le-bol » fiscal. Cela est d’ailleurs suffisant pour maintenir leur pression et assurer leur cohésion. Au-delà, toutes les récupérations sont possibles.

Le gouvernement est de très mauvaise foi lorsqu’il prétend, en l’absence de chef déclaré de ce mouvement, qu’il n’a pas d’interlocuteur. En réalité il n’en est pas besoin les objectifs étant fort clairs : suspendre les hausses de carburant prévues pour les prochaines années, et faire un moratoire de l’augmentation de tous les impôts pour une durée significative. En fait, le gouvernement ayant affirmé qu’il n’avait pas l’intention de reculer, toute discussion est inutile. C’est pourquoi les Gilets Jaunes doivent maintenir la pression sans se laisser distraire par d’autres objectifs ou récupérer.

La plupart des politiques sauf ceux d’ En marche et les verts-roses, déclarent leur sympathie pour les gilets jaunes. Il leur est demandé davantage : prendre l’engagement, s’ils reviennent aux affaires, d’appliquer les revendications susdites. Faute de ce faire, ils ne sont pas crédibles.

Au plan politique, là encore, l’unité est facile à établir : sortez les sortants ! Sortez les partisans du fiscalisme ! Les élections, et notamment les européennes, seront l’occasion pour les Français de manifester leur rejet de l’oligarchie, de la technocratie et de la fiscalité.

L’on peut aussi remarquer que la mobilisation parisienne a été relativement moins importante que celle de la province. Il est permis de s’interroger à ce sujet : en dehors de la politique tarifaire du gouvernement Macron, les automobilistes parisiens subissent la guerre menée par la municipalité Hidalgo. N’y aurait-il pas là une convergence possible des luttes ? À défaut, si les groupements de défense des automobilistes de Paris ne veulent pas se mêler aux Gilets Jaunes, il pourraient tout au moins manifester le même jour.

Le pouvoir et les médiamenteurs répliquent que les contestataires sont des ignorants en économie. Cette critique serait plutôt méritée par les pédants qui prétendent gouverner : il est évident que, lorsque le prix du carburant pousse les Français à s’abstenir de bouger, de rejoindre leurs proches ou leurs amis, cela induit des dépenses en moins : magasins, restaurants, loisirs… La taxe tue l’économie libre.

Outre les questions tarifaires, la révolte des Gilets Jaunes montre un rejet de l’écologie punitive : les Français n’acceptent pas que, après leur avoir vendu du diesel ou des automobiles (il suffit de regarder la télévision pour être inondé de publicités automobiles), le même Etat qui autorise ou encourage cela prenne des allures de bénisseur laïque pour les culpabiliser. Si l’État veut supprimer le diesel, après l’avoir encouragé, qu’il prenne ses responsabilités et qu’il rachète à un prix honnête – c’est-à-dire non écrasé par ses annonces d’interdiction – les moteurs diesels existants.

De même, si l’on veut égaliser la taxation du diesel et de l’essence, rien n’oblige à le faire vers le haut : en baissant les taxes sur l’essence, l’on arrivera à l’égalité souhaitée sans blesser personne.
L’on pourrait aussi envisager de taxer les pesticides au lieu de taxer les carburants. L’écologie et l’économie s’y retrouveraient, mais peut-être pas la haute finance favorisée du pouvoir.

L’écologie a bon dos : les ressources qu’entraînerait l’application des hausses de carburant prévu ne lui profiteront que très légèrement… L’essentiel ira vers d’autres postes du budget qu’un Etat boulimique, qui programme ses dépenses avant de calculer ses recettes, ne veut pas réduire.

• 2) À la suite du précédent message du Comité Scientifique de Civitas relatif aux « Gilets Jaunes », plusieurs remarques ont été faites en réponse, qui méritent d’être commentées.

Un correspondant suggère la suppression des subventions aux associations qui représenteraient des milliards d’euros. Sans que l’on puisse les supprimer toutes, – certaines sont malgré tout utiles – un réexamen total et périodique des subventions devrait avoir lieu, en éliminant toutes les activités non nationales (subventions à des cultures étrangères, à des associations d’immigrés…) et celles qui sont inspirées par des mouvements politiques et idéologiques (association d’inspiration mondialistes ou communautaire…) Ce toilettage devrait permettre de substantielles économies en même temps qu’il limiterait la subversion (la plupart des contribuables seraient d’accord pour ne plus subventionner les journaux l’Humanité ou Libération – entreprises qui, réduites à leur seul lectorat, auraient fait faillite depuis longtemps – par leurs impôts).

Dans le même genre, un hebdomadaire satirique a publié récemment le florilège de commissions et d’observatoires qui se réunissent rarement (ou jamais) n’observent pas grand-chose et coûtent fort cher. Ici encore des suppressions devraient frapper ces budgétivores dont beaucoup font double emploi avec l’administration elle-même.

Un correspondant attire l’attention sur l’augmentation récente d’une taxe (TICGN) qui frappe le gaz naturel, et donc le chauffage de nombreuses habitations. Sujet supplémentaire de scandale : cette taxe est elle-même soumise à la TVA, c’est-à-dire que le gouvernement taxe les taxes ! Ce procédé fiscal doit être abandonné sans condition.

Certains considèrent qu’il serait impossible de revenir au niveau de prélèvement fiscal qui était celui du début du quinquennat de François Hollande en raison des choix politiques pris par les gouvernements depuis lors. Il ne serait cependant par désolant pour les Gilets Jaunes et autres adversaires de la fiscalité de voir remettre en cause certains des choix politiques en question.

L’encadrement de la fiscalité locale devrait permettre d’éviter des hausses incontrôlées et des différences de taux trop grandes entre collectivités. Depuis le XVIIe siècle, la fiscalité locale a toujours été comprise dans le sillage de la fiscalité nationale. Donner l’autonomie aux élus locaux sur ce point, alors que l’État ne modère pas ses propres exigences, c’est obliger le contribuable à supporter un double prélèvement. De plus les élus locaux se montrent souvent dépensiers par électoralisme et par désir de puissance : il n’est que de se rendre compte de l’importance des dépenses de personnel qu’ils ont engagées. Le retour des préfets et de la possibilité qu’ils avaient naguère d’empêcher des dépenses pour raisons d’opportunité, et non seulement d’illégalité, paraît souhaitable.

La diminution systématique et uniforme des crédits de tous les ministères peut paraître une mesure radicale. Elle est cependant de nature à éviter des discussions sur les priorités. Si le gouvernement veut l’éviter, il n’a qu’à proposer un projet d’économie alternatif et réaliste.

De même, donner plus d’efficacité contraignante aux remarques et avis de la Cour des Comptes pourrait, dans une certaine mesure, limiter les dérapages de l’exécutif.

Chiffrer le coût de l’immigration et sabrer les dépenses comme la CMU et autres aides aux immigrés est une urgence qui sera aisément reconnue par la plupart.

• 3) Une remarque enfin sur les « casseurs » qui se sont signalés aux Champs Élysées lors de la manifestation des Gilets Jaunes. S’ils n’existaient pas il faudrait les inventer, du moins pour le gouvernement. En effet, après chaque manifestation qui peut déplaire au pouvoir, l’on constate que des casseurs pillent des magasins ou détruisent du mobilier urbain.

Il est tout de même surprenant que, après de multiples méfaits desdits casseurs, l’on n’en arrête jamais et que l’on ne mette pas une fois pour toutes un terme à leur activité.

Entendu à la télévision : un haut responsable policier de terrain disant que les ordres sont formels : s’il y a des casseurs, la police doit intervenir non pour les arrêter, mais pour rétablir au plus tôt une circulation normale. La priorité n’est absolument pas d’arrêter ces personnages qui échappent donc à la justice. Or l’on sait bien que des milieux anarchistes et gauchistes profitent de n’importe quelle circonstance pour semer le désordre. Le pouvoir n’y met pas fin, alors qu’il en a les moyens, car ils fournissent un alibi facile et un argument pour disqualifier des manifestants pacifiques et corrects.

Est-ce si étonnant quand le ministre de l’intérieur, ami d’un caïd, a vécu dans sa jeunesse de ses gains au poker ? (Source : article Castaner, Wikipédia).

Ainsi va la République…

François Marceron,
Membre du Conseil Scientifique de Civitas

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