La Belgique est un pays qui lors des élections, recourt au vote électronique dans certaines communes. C’est un processus entamé en 1991 et qui n’a cessé de faire débat entre ses partisans et ses opposants, notamment sur son coût. Cependant dimanche, il y a eu de nombreux bugs lors des élections à tel point qu’on n’a toujours pas de résultats définitifs dans plusieurs bureaux de vote.

Le problème d’un bug informatique a concerné 17 communes bruxelloises (sur 19), une dizaine de cantons à Liège, Durbuy, Frasnes-les-Anvaing, Lens ainsi que les deux cantons germanophones. Les problèmes ont conduit le ministère de l’Intérieur à suspendre la diffusion des résultats au cours de la soirée de dimanche. Certains candidats bruxellois perdent patience car ils ne savent toujours pas s’ils sont élus ou non. L’attente est parfois stressante. En Wallonie, un candidat s’est couché en passant être élu et s’est réveillé en apprenant qu’il ne l’était plus. Pour l’instant, les techniciens s’affairent et le ministère de l’Intérieur a assuré que les résultats manquants seront connus ce soir.  Le problème, c’est que le déroulement du vote électronique était géré par une firme privée. Du coup, le ministère a envoyé ses propres techniciens.

Les candidats n’en reviennent pas. À les entendre, c’est une situation « totalement kafkaïenne et incompréhensible »« du vaudeville », « ahurissant ». Pour Willem Draps (MR), le vote électronique est inefficace : « La principale raison pour laquelle on utilise le vote électronique est la rapidité et la sécurité du dépouillement. Nous voyons bien qu’il n’en est rien ». C’est le même son de cloche chez tous les candidats comme  Evelyne Huytebroeck d’Ecolo : « Normalement, l’informatique devrait être plus rapide que le vote papier mais là ça l’est clairement moins. Hier, nous avions des chiffres dans lesquels était comptabilisé uniquement le canton de St-Gilles et ce matin, je vois des chiffres qui ne sont pas complets donc je ne peux pas me baser dessus. Ne toujours être sûre de rien 48h après avoir été voté, ça n’est pas normal. Moi, ce qui m’importe c’est de savoir si je suis élue ou non plutôt que de connaître mon nombre de voix de préférence. »

Pour certains politiques, il ne fait aucun doute que ces bugs sonnent la fin du vote électronique. Olivier Maingain, président du FDF, a déclaré au soir des élections :« Je crois que c’est la mort du vote électronique ». La ministre sortante, Laurette Onkelinx, était sur la même longueur d’ondes :«  le vote par informatique n’est pas le meilleur gage de démocratie ». Alors que les tractations ont déjà commencé pour former le nouveau gouvernement, espérons que les résultats définitifs soient bien connus ce soir.

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