N’ayant pas réussi à faire plier bagages aux camionneurs campés sur la place du Parlement à Ottawa qui dérangent le sommeil des parlementaires et bobos du quartier, Justin Trudeau va geler leur comptes bancaires. La phase ‘crédit social à la chinoise’ est enclenchée et pourrait faire croire à une volonté de non apaisement de la part du gouvernement canadien avec les ‘truckers’ pour mieux les asservir ensuite. 

Le Premier Ministre du Canada, Trudeau invoque ainsi la loi sur les mesures d’urgence pour réprimer les convois de la liberté dans le pays. C’est la première fois depuis son adoption en 1988 que cette loi qui accorde des pouvoirs exceptionnels au gouvernement est invoquée et fait sombrer le pays de l’érable dans un système dictatorial. Le Canada qui se gargarise de protéger et promouvoir les diverses minorités arc-en-ciel, de vanter l’inclusion, et d’être un parangon de bienveillance envers tous les marginaux, déviants et autres joyeusetés, tout en se parant des meilleures intentions abat violemment un bras de fer sur les camionneurs canadiens qui résistent à son passe vaccinal  :

« Nous ne suspendrons aucunement les droits fondamentaux et nous ne n’outrepassons pas du tout la charte des droits et libertés, nous ne limitons pas la liberté parole, nous ne limitons pas le droit d’assemblée publique et pacifique, nous n’empêchons pas les gens d’exercer leur droit à manifester. »

Lors d’une conférence de presse du lundi 14 février 2022, le Premier ministre canadien a expliqué pourquoi il prend des mesures extrêmes pour arrêter les manifestants :

« Il s’agit d’assurer la sécurité des Canadiens, de protéger les emplois des gens » et pour ce faire « le gouvernement fédéral est prêt à recourir à plus d’outils à sa disposition pour maîtriser la situation. Le gouvernement fédéral est en train d’évoquer la loi des mesures d’urgence […] pour mettre fin au blocage. »

Le vice-Premier ministre Chrystia Freeland a annoncé de son côté le gel des comptes bancaires personnels de toute personne liée aux manifestations et ceci sans avoir besoin d’une ordonnance du tribunal.

« A partir d’aujourd’hui, les banques, des prestataires de services financiers pourront immédiatement geler ou suspendre des comptes sans passer par le tribunal, ce faisant, ils [les banques, ndlr] vont être protégés contre une responsabilité civile pour des gestes effectués en toute bonne foi. Il est question de suivre la trace financière, il est question de stopper le financement de ces blocages illégaux. Aujourd’hui nous annonçons donc que si votre camion est utilisé dans ces barrages, votre compte commercial sera gelé, l’assurance qui couvre votre véhicule sera suspendue. » Les banques, par un pouvoir donné par le gouvernement canadien pourront donc fermer un compte en banque sur un simple doute : « « La loi sur les mesures d’urgence autorisant les institutions financières canadiennes d’arrêter de verser des services financiers de façon temporaire là où il y a un doute concernant un compte en banque utilisé pour soutenir les barrages illégaux, ceux-ci couvrent à la fois des comptes personnels et commerciaux. »

« La réaction du gouvernement canadien, commente l’ancien fonctionnaire européen issu du Collège d’Europe, Rodrigo Ballester, en dit bien plus (…) Finalement, signe des temps, le gouvernement canadien justifie également ses mesures pour préserver la réputation du Canada dans le monde. Pour un Premier Ministre qui a un côté « Tik Tok », pour un pays qui s’auto perçoit comme un parangon de démocratie et pour des élites canadiennes qui font dans la surenchère inclusive et adorent se mettre en avant comme un pionnier de la culture woke (ce qu’on appelle le « virtue signalling ») cela fait effectivement mauvais genre que des camionneurs un peu rugeux ternissent cette image d’Epinal. Et envoyer les forces de l’ordre ? N’y pensez même pas, des matraques et des gaz lacrymogènes, cela ferait vraiment tâche d’huile sur les réseaux sociaux ! »

Ballester dénonce « une volonté de mater une manifestation (…) de manière implacable en employant des moyens tout à fait disproportionnés » Il y voit « également un mépris de classe et, un manque absolu d’empathie et de flexibilité face à un mouvement qui part d’un malaise tout à fait compréhensible après deux ans de restrictions », «  une insupportable suffisance d’un gouvernement qui préfère la fuite en avant à l’autocritique. Ce qui est d’autant plus déplorable que certaines régions canadiennes commencent à s’aligner sur les doléances des manifestants. Après l’adoption de mesures si restrictives pendant deux ans, changer de cap serait un aveu d’impuissance que l’égo de Trudeau ne saurait encaisser. »

Et en dernier lieu, affirme le politologue, « il y a une volonté de contrôle clairement perceptible. Après deux ans de mesures spéciales, peut-être que certains gouvernements se sont enivrés de pouvoir et ne mesurent plus la portée de leurs actes face à une pandémie en clair recul. Franchement, que cela plaise ou non, il y a un côté ‘’crédit social‘’ à la chinoise dans ces mesures. Car cela va bien au-delà du ‘’frapper au portefeuille‘’. Alors que l’immense majorité des paiements sont électroniques, geler un compte bancaire s’est empêcher un chauffeur d’acheter des médicaments, de la nourriture, de payer le chauffage en plein hiver, c’est délirant ! Et sur quelle base juridique ? La loi sur les mesures d’urgence canadienne prévue, entre autres, pour les catastrophes naturelles et les situations de guerre ! En amendant une loi sur le financement des activités terroristes, alors que le mouvement des chauffeurs est absolument pacifique ! Le tout sans la nécessité d’un mandat judiciaire ! C’est ahurissant et cela en dit long sur toutes ces élites qui se pâment de vertu au moindre tweet et qui derrière cette façade cachent des pulsions bien moins démocratiques. »

Et de conclure son analyse en soulignant la guerre culturelle sous-adjacente à cette lutte, deux visions du monde qui s’opposent :

« Il est très ironique que juste au moment où le très respecté magazine The Economist, bible des cercles mondialisés, révélait que le Canada fait partie des démocraties les plus consolidées au monde, Trudeau prend des mesures draconiennes qui pourraient potentiellement affamer des manifestants absolument pacifiques.

« En parlant de “deux poids, deux mesure » Trudeau aurait-il adopté les mêmes mesures si des blocages identiques avaient eu lieu pour défendre et dénoncer le « racisme systémique » par exemple ? J’en doute. (…)Il est très révélateur de constater que les pays les plus woke de la planète, comme le Canada, la Nouvelle-Zélande ou l’Australie ont imposé les restrictions les plus sévères (voire arbitraires, détentions physiques comprises) pour contrôler la pandémie. Tous des pays anglo-saxons, par ailleurs, berceau de cette cancer culturel appelé « cancel culture ».

« Le mouvement des chauffeurs routiers se postule explicitement comme anti-woke. Ils ont explicitement déclaré « ne pas être intéressés dans la politique des minorités ni les divisions raciales » et vouloir retrouver l’essence même de l’identité canadienne au-delà de ces communautarismes. L’exact opposé des postulats de Trudeau. Ce qui explique peut-être l’extrême virulence de sa réaction contre eux ? Il y a une part de guerre culturelle dans cette jacquerie, ne l’oublions pas. »

La ‘crise’ covid est un rouage de la révolution arc-en-ciel en cours,  révolution anthropocentrique, révolution déconstructiviste, révolution transhumaniste, à laquelle tous doivent se soumettre volontairement par l’acceptation du passe vaccinal, ou contraints et forcés s’il le faut par le crédit social à la chinoise. Le Canada donne le ton. 

Francesca de Villasmundo

  

                    

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