Neymar, la star brésilienne de 22 ans

Football trop défensif, starification à outrance, tricherie…voilà tous les reproches qu’on pourrait faire au football contemporain. On a pris l’habitude de ces petits scores, de ces équipes qui mettent le collectif au service d’une star et qui jouent le score. Ce jeu est souvent peu plaisant mais parfois efficace si l’on considère que seul le résultat compte, qu’importe la manière. Tout le monde se souvient du très pauvre Allemagne-Argentine lors de la finale de la coupe du monde 1990. Seul un pénalty avait réussi à débloquer la situation. Par la suite, la passe en retrait au gardien sera plus réglementée. Ce mondial 2014 nous a réservé bien des surprises.

On attendait Messi, Neymar, Suarez ou bien encore Balotelli mais au final ils n’ont pas autant répondu aux attentes mais surtout ils ont été incapables de tirer l’équipe vers le haut malgré des exploits individuels qui ont caché la réalité. L’individualisme n’est plus gage de succès mais plutôt d’échec. L’Uruguay, privée par deux fois de Suarez, a perdu ses matchs et son ancienne star Diego Forlan du mondial 2010 n’est plus que l’ombre de lui-même. Après la blessure de Neymar, le Brésil a pris l’eau comme jamais de toute son histoire, encaissant en deux matchs dix buts pour un seul but marqué signe de sa fébrilité défensive mais aussi de son inefficacité offensive sans un joueur capable de faire la différence. Quant à l’Italie, elle n’a pas passé le 1er tour. Principale raison : elle a  basé tout son jeu sur Balotelli qui a été incapable d’assumer son rôle de vedette. L’Argentine a attendu en vain que Messi l’a conduise vers son 3ème titre. Juste assez brillant pour qualifier son pays pour les 8ème, il s’est éteint peu à peu par la suite et signe de son dépit, à quelques secondes de la fin de la finale il envoie le ballon de son coup-franc à deux mètres au-dessus des cages de Neuer, mettant fin aux espoirs d’une égalisation dans les dernières secondes. Vainqueur de l’édition 2014, l’Allemagne a montré un visage séduisant et surtout une équipe soudée où toute individualité est gommée. Pas de starification ou de joueurs mis en avant à tel point qu’on finirait par oublier qu’elle compte dans ses rangs Thomas Müller et Emmanuel Neuer mais on pourrait en nommer d’autres. Le succès vient du football allemand qui a beaucoup misé sur la formation et a tout fait pour garder ses joueurs dans son championnat. Sur les 23 joueurs sélectionnés, seuls six évoluent dans un

Robben a été le bourreau de l'Espagne
Robben a été le bourreau de l’Espagne

championnat étranger et sept jouent au Bayern Munich. On pourrait parler du jeu d’équipe des Pays-Bas malgré ses stars Van Persie ou Robben, qui a étincelé de sa classe le mondial. Les jeunes joueurs de l’équipe néerlandaise se sont révélés prometteurs mais les Pays-Bas continuent d’avoir l’image de beaux perdants.

171 buts ont été marqués en tout lors de cette coupe du monde, soit une moyenne de 2,7 buts par match et 26 buts de plus qu’en 2010. C’est une édition des plus prolifiques de ces 30 dernières années depuis que le foot montre un visage plus défensif. Pourtant les gardiens se sont illustrés lors de ce mondial et des noms sont apparus avec insistance : Navas, Ochoa, Ospina, Neuer, Howard. Le 5-1 des Pays-Bas face à l’Espagne et le 7-1 de l’Allemagne face au Brésil ont marqué les esprits avec des scores dignes des années 50.  Ce sont deux matchs historiques puisque c’est la plus large défaite d’un tenant du titre (ndlr : l’Espagne) et du Brésil de toute son histoire avec le 6-0 face à l’Uruguay en 1920. La logique a été respectée jusqu’au bout. C’est l’équipe la plus offensive (ndlr : l’Allemagne a marqué 18 buts pendant le tournoi) et qui a toujours porté le jeu vers l’avant qui l’emporte. L’Argentine a basé son système de jeu sur une forte défense, procédant en contres. C’est sans doute l’équipe qui a montré le jeu le plus pauvre en terme offensif. Elle n’a pas marqué plus de deux buts par match à part le 3-2 face au Nigeria. Dans les confrontations directes, elle est passée par des prolongations et des tirs au but. Ça l’a sans aucun doute épuisé physiquement. C’est donc bien deux styles de jeu qui se sont affrontés en finale mais le plus offensif et le plus solidaire l’a emporté. Si le jeu offensif expose forcément derrière l’équipe qui le pratique, l’Allemagne a montré une insouciance déconcertante, faisant confiance à son gardien qui n’a pas hésité à sortir de sa surface pour porter son soutien à sa défense.

Cette édition restera dans l’histoire puisque l’Allemagne est la première équipe européenne à remporter la coupe du monde en Amérique du Sud. On a aimé voir un jeu différent de la starification et du calcul. Les amoureux du football se sont régalés avec le beau jeu offensif et des équipes plus soudées, qui ont fait taire les egos des uns et des autres. Certains pensaient que le football était condamné à adopter un jeu défensif et beaucoup plus tactique et calculé, le mondial a montré qu’il n’en était rien. Le football a su évoluer et on espère bien que certains championnats européens sauront s’en inspirer !

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