C’est un Royaume-Uni divisé qui prend forme suite à la « pandémie » de coronavirus et au Brexit.

Le Sunday Times du 24 janvier dernier a commandé un sondage sur les sentiments politiques des quatre nations qui le composent. Et cela, parallèlement au mécontentement de longue date qui secoue l’Ecosse de l’autre côté du mur d’Hadrien, met en évidence un fait relativement nouveau : la majorité en Irlande du Nord soutient désormais un référendum sur l’unité insulaire.

Prévue par les accords de paix du Vendredi Saint signé le 10 avril 1998 qui ont mis fin aux troubles sanglants, la consultation populaire pour décider de l’avenir des 9 comtés du nord-est de l’Irlande, celle qu’on appelle l’Irlande du Nord, est soutenue par 51% des sondés, contre 44% contre. Si cela devait avoir lieu dans les cinq ans, il y aurait même une parfaite égalité entre ceux qui se réjouiraient ou pas d’une unification avec la République d’Irlande (47%). Un changement totalement inédit qui a déjà des conséquences dans le très fragile paysage politique nord-irlandais.

 

Cependant, le rapport de force s’inverse si l’on regarde les préférences des moins de 45 ans qui, même légèrement, préfèrent une Irlande unie (47% contre 46%). L’élément principal du choix des plus jeunes est le Brexit. L’Irlande du Nord a voté en 2016 pour rester en Europe, consciente plus que toute autre nation du Royaume des difficultés économiques et politiques qui auraient résulté des adieux à la manne de Bruxelles. Les opposants à une Irlande unie sont plutôt majoritaires parmi les plus de 45 ans, le segment de la population le plus concerné par les structures sanitaires offertes par le pays dans lequel ils vivent : si le service de santé anglais assure une couverture universelle et relativement efficace, les services offerts par la République d’Irlande sont plus déficients. Néanmoins, la majorité des sondés, 48% contre 44%, estiment que la tendance à l’unification ne peut aller qu’en progressant et que dans 10 ans, Dublin régnera également sur Belfast et ses environs.

Mais si l’Irlande du Nord pourrait représenter un problème futur, l’attention du gouvernement britannique est désormais tournée vers Edimbourg, où depuis des mois il y a eu des majorités claires en faveur de l’indépendance écossaise. Le dernier signe enregistré par le Times était de 49% pour contre 44% qui y sont opposés.

Dans une Ecosse majoritairement très politiquement correcte, lobotomisée par la pensée unique et l’idéologie arc-en-ciel, outre le Brexit que les Ecossais avaient rejeté, un autre facteur est donc important : la gestion de la pandémie. La santé fait partie des compétences des différentes nations du Royaume et la comparaison entre les actions du gouvernement Johnson en Angleterre et celle de Nicola Sturgeon en Ecosse est à l’avantage du leader des « séparatistes » qui a fait du “bon travail” pour 61% des interviewés.

Boris Johnson a une seule carte disponible pour inverser la tendance, la campagne de vaccination avec laquelle il pense sortir le pays du tunnel. Les premières semaines ont été très positives, avec près de 6,5 millions de personnes recevant la première dose et 500 000 recevant également le rappel. La presse applaudit, Johnson a appris à maintenir un profil de communication prudent, les sondages se redressent légèrement. Mais tout cela ne sera peut-être pas suffisant pour contenir l’avalanche indépendantiste lors des élections écossaises de mai que Sturgeon est en train de transformer en mandat pour un deuxième référendum sur l’indépendance.

Et si Londres continue de le nier, la carte ‘Catalogne’ est prête, en faveur de laquelle le Parti National Ecossais, -qui n’a de ‘national’ que le nom puisqu’il est européiste, immigrationniste, mondialiste, arc-en-ciel et anti-Anglais-,  a voté samedi : un référendum illégal organisé en se passant de l’aval de Downing Street, compétent sur les questions constitutionnelles. Bien évidemment, l’Union Européenne soutiendra toute volonté d’indépendance, même illégale. Retomberait en effet dans son escarcelle une Ecosse bien domestiquée par la conscience morale universelle et qui n’a plus de farouche que ses paysages…

Francesca de Villasmundo

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