Une mobilisation sans précédent des agriculteurs allemands a commencé ce lundi 8 janvier. Au volant de leurs tracteurs, ils ont investi les grandes villes du pays et se préparent à une semaine de manifestations.

Ils sont farouchement opposés à la suppression progressive d’un avantage fiscal sur le gazole et la baisse des subventions européennes en raison d’un rappel à l’ordre des juges constitutionnels portant sur les strictes règles budgétaires de l’Allemagne.

L’exécutif se dit contraint à des mesures d’économie impopulaires parce que le pays est menacé par la récession, notamment à cause des difficultés du secteur industriel, plombé par les coûts de l’énergie.

Le ministre allemand des Finances a jugé samedi «disproportionnées» les protestations des agriculteurs contre la suppression progressive de subventions et s’élève contre « cette semaine de mobilisation et de perturbations dans toute l’Allemagne ».

Il a par ailleurs rejeté leurs revendications. «On ne peut pas d’un côté vouloir profiter de la baisse de la taxe sur l’électricité, on ne peut pas demander des aides supplémentaires pour la transformation des étables, et de l’autre s’accrocher aussi aux anciennes subventions. Si l’on veut de nouvelles subventions, il faut aussi renoncer aux anciennes».

A la grogne des agriculteurs doit s’ajouter trois jours de grève nationale des transports ferroviaires à partir de ce mercredi.

Un agriculteur manifestant déclare que la colère des agriculteurs allemands – et des français dont on cache l’exaspération-  provient de l’idéologie abstraite d’écolos en chambre qui ne tiendraient pas deux jours à faire le même travail qu’un agriculteur : « nous crevons de ces décisions absurdes, jamais prises en concertation avec les principaux intéressés et tout ça pour quoi ? Uniquement pour ruiner les agriculteurs ».

A cette heure, Berlin, Munich, Hambourg, Brème, Cologne, les grandes villes allemandes sont investies par de bruyants convois de tracteurs et les agriculteurs allemands bloquent de nombreuses routes à travers le pays, donnant le coup d’envoi d’une semaine de grèves et mobilisations.

Espérons que les paysans français auront la bonne idée de rejoindre ce vrai mouvement européen de révolte !

Pour cela, il faudrait qu’ils cessent de croire que leurs syndicats agricoles, inféodés aux dogmes européens, les défendent.

Paul DEROGIS

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