Accueil d’un côté, rétorsion de l’autre. La politique immigrationniste d’Emmanuel Macron est tout en hypocrisie médiatique : alors que l’Ocean Viking, le navire français de l’ONG Sos Méditerranée non accueilli par l’Italie, navigue vers le port de Toulon, sous les applaudissements de la presse du système, la riposte moins médiatisée de la France contre l’Italie a commencé.

Après avoir pris en charge l’un des quatre navires qui se pressaient contre les frontières italiennes, la France a suspendu le transfert et l’accueil prévu de 3 500 réfugiés actuellement en Italie. C’est ce qu’a dit le ministre français de l’Intérieur, déplorant l’action italienne et condamnant le gouvernement de Rome pour ne pas avoir laissé descendre du navire les 200 de l’Ocean Viking, en plus des autres déjà débarqués dans le port de Catane.

Gérald Darmanin, a souligné que la décision d’accueillir le navire Ocean Viking demain, dans le port de Toulon, a été prise « à titre exceptionnel ». Une manière diplomatique d’envoyer un message à l’Italie qu’il n’y aura pas de répliques pour l’avenir, quand l’Italie devra gérer seule, ou en tout cas sans le soutien de la France, les navires des ONG qui se sont déjà dit prêts à repartir en mer. Le ministre français de l’Intérieur s’est également fendu de propos énergiques, qui auront le mérite de ne pas être suivis d’effets concrets, ces belles paroles n’étant prononcées que pour plaire à une opinion publique de plus en plus hostile à l’invasion migratoire, en annonçant que les personnes « non couvertes par le droit au séjour et l’asile feront l’objet de mesures d’éloignement sans délai ». On le croit bien entendu…

Et il est nécessaire de comprendre où seront renvoyés les migrants qui ne méritent pas de protection internationale. Parce que Macron a ajouté :

« Le renforcement de nos frontières entre la France et l’Italie montrera malheureusement que nous pouvons également empêcher un certain nombre de passages à travers la frontière italienne ».

Mais plus grave : le patron du ministère français de l’Intérieur a tenu à rappeler en conférence de presse que l’Italie était le « premier bénéficiaire » du mécanisme européen de solidarité pour la relocalisation des migrants réfugiés et que le « mécanisme de solidarité avait été mis en place, notamment, avec l’Italie, sous la présidence française justement pour faire face à ce type de situation ».

Darmanin a ajouté :

« Ces mécanismes sont pleinement fonctionnels depuis plusieurs semaines. Après tout, l’Italie est le premier bénéficiaire, avec 3,5000 relocalisations de réfugiés attendues d’ici l’été 2023 ». Autres paroles bien hypocrites : quand on sait que des centaines de milliers de clandestins débarquent chaque année dans les ports italiens grâce à la connivence des ONG pseudo-humanitaristes, ces relocalisations ne sont que des gouttes d’eau dans un océan ».

Darmanin a par ailleurs adressé un appel à pratiquer le chantage envers l’Italie à l’ensemble de l’UE, invitant « tous les autres participants » au mécanisme de relocalisation européen des migrants, « en particulier l’Allemagne », pour suspendre l’accueil des réfugiés actuellement en Italie.

Une autre menace directe est venue de la France elle-même :

« Le gouvernement italien est celui qui perd. Il y aura des conséquences extrêmement fortes dans les relations bilatérales ».

Immédiatement, la France renforcera les contrôles aux frontières avec l’Italie et n’acceptera pas les migrants-réfugiés, vrais clandestins, débarquant en Italie recueillis par des navires humanitaires, contrairement à ce qu’elle avait accepté dans l’accord de redistribution conclu avec l’UE.

L’exécutif français fait la morale à Rome pour la gestion de l’immigration, sans épargner des critiques assez acerbes mais peut-être oublie ce qui se passe chaque jour à la frontière de Vintimille depuis des années maintenant. On comptabilise, de 2015 à nos jours, 28 décès de clandestins tentant de passer d’Italie en France par Vintimille.

« Sur les migrants vous nous critiquez, mais à Vintimille vous faites pire avec les rejets », sont les propos du Premier ministre Meloni adressés hier aux Français. Et les chiffres ne laissent aucun doute. Comme le souligne l’agence de presse Ansa, en moyenne, environ 80 migrants sont refoulés chaque jour par les autorités françaises à la frontière de Vintimille. Une urgence humanitaire chronique, qui touche principalement les migrants d’Afghanistan, du Maghreb ou d’Afrique sub-saharienne. Selon les experts, environ 250 étrangers stationnent régulièrement à la frontière entre les deux pays. Le vice-ministre italien Edmondo Cirielli est également intervenu sur ce point auprès du quotidien Il Corriere :

« A Vintimille, des personnes qui tentent de franchir la frontière sont capturées pendant la nuit et ramenées de force en Italie. Donc, ceux qui, justement, mais durement, appliquent les lois ne peuvent pas nous donner des leçons de morale ».

Comme l’a souligné Marine Le Pen « en acceptant pour la première fois qu’un bateau débarque des migrants dans un port français, Emmanuel Macron lance un signal dramatique de laxisme. Avec cette décision, a-t-elle conclu, Macron ne peut plus faire croire à personne qu’il espère mettre un terme à l’immigration de masse et anarchiste ».

Conclusion : Emmanuel Macron est égal à lui-même, le en même temps est sa boussole, une boussole détraquée qui lui fait perdre le nord du bon sens…

Francesca de Villasmundo

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