En Grande-Bretagne, les électeurs ont opté pour le Brexit, aux États-Unis, les électeurs ont choisi Donald Trump qui promettait de construire un «grand mur» à la frontière avec le Mexique, d’interdire l’entrée du pays aux Musulmans et de remettre en question les accords de libre-échange. Sur le continent européen, un gouvernement nationaliste est arrivé au pouvoir en Pologne, un gouvernement pro-européen est tombé en Italie, et on a évité, dans des circonstances assez troublantes, que le parti patriote ne prenne le pouvoir en Autriche.
Partout en Occident, ces votes remettent en question l’idée que la disparition des frontières et le libre-échange soient la clé de la prospérité. Ce phénomène embarrasse le discours officiel et sanctionne les partis politiques traditionnels. Il pourrait, s’il persiste, remodeler radicalement le paysage social et économique de l’Occident, remettant en question, notamment, l’Union européenne.

Michael Cullinane, professeur d’histoire américaine à l’Université Northumbria en Grande-Bretagne explique : “Je ne sais si les gens veulent réellement fermer les frontières, mais ils pensent que les politiques de mondialisation en faveur de l’immigration ne sont pas bonnes pour leurs intérêts. Ils protestent par les urnes».

En 2017, les élections qui vont avoir lieu en Italie, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas seront l’occasion de tester l’humeur anti-bruxelloise des peuples européens. “Ce que nous voulons, c’est remettre à l’honneur notre identité, notre prospérité et l’intérêt du pays”, a déclaré Geert Wilders, le chef du parti pour la liberté des Pays-Bas. C’est un programme commun à l’ensemble des partis populistes, du mouvement de Marine Le Pen en France, à l’Alternative Nationaliste pour l’Allemagne, au parti Podemos en Espagne ou à Syriza en Grèce. Les préoccupations des électeurs de ces partis sont l’emploi, les revenus des ménages, la mondialisation, l’immigration, surtout musulmane, et ses conséquences en matière d’identité et de sécurité.

En Italie, suite à la récente démission du premier ministre pro-européen Matteo Renzi, les prochaines élections legislatives vont être une opportunité pour le mouvement populiste Five Star, crédité de 30% de soutien électoral, et devenu deuxième organisation politique du pays. Dirigé par le comédien et blogueur Beppe Grillo, Five Star veut un référendum sur le départ de l’Italie de la zone euro. L’autre parti populiste du pays, la Ligue du Nord, avec un soutien électoral de 12%, est nationaliste, opposée à l’immigration. La Ligue souhaite également faire sortir l’Italie de l’Union Européenne.

Les Pays-Bas organisent des élections en mars 2017. Le Parti de la liberté, de M.Wilder, devrait être le grand gagnant de ces élections. Pourtant, les autres dirigeants politiques du pays n’envisagent pas de s’associer à lui dans une coalition : le Parti de la Liberté est contre l’Euro, contre l’Europe, contre l’immigration, en particulier l’immigration musulmane.

En France, l’élection présidentielle aura lieu en avril. Marine Le Pen, la candidate du Front national, est aux coude à coude avec François Fillon, qui se présente également comme un adversaire de l’Islam djihadiste. Défavorable à l’Union Européenne, à l’immigration, Marine Le Pen a promis de tenir un référendum sur un « Frexit », une sortie de la France de l’Union européenne, si elle était élue.

En Allemagne, l’alternative für Deutschland (Alternative pour l’Allemagne) est bien partie pour obtenir des sièges au parlement national, lors des prochaines élections législatives d’octobre 2017. L’AfD s’oppose à l’Euro, mais non à l’Union Européenne, est fermement opposée à l’immigration, musulmane en particulier. L’Alternative a fait des progrès rapides, depuis sa création en 2013, avec des sièges dans 10 des 16 parlements des länder allemands. Les sondages récents créditent l’AfD d’environ 16 pour cent des intentions de vote, le classant en troisième position après les sociaux-démocrates de l’opposition, avec 22 pour cent, et l’Union chrétienne-démocrate, de la chancelière Angela Merkel, qui compte encore 32 pour cent de soutien dans le pays.
«2017 est une année à risque pour l’Union européenne», a déclaré Marco Incerti, analyste des politiques de l’Union Européenne au Centre for European Policy Studies de Bruxelles. “La question principale sera de savoir si le changement se traduira par la fin de l’Union ou seulement par le retrait de ces pays de l’Union européenne.”

Aux États-Unis, la direction que le gouvernement républicain, dirigé par M. Donald Trump, prendra sous son slogan mobilisateur de “Make America Great Again” après le 20 janvier est difficile à prévoir. « Il est très difficile de prédire comment Trump va se comporter et s’il va effectivement réaliser toutes les choses qu’il a promis dans sa campagne, » dit Rosa Balfour, du Fonds Marshall à Bruxelles. «C’est très lié à sa personnalité, plus qu’à une idéologie. »
Les promesses de M. Trump l’engagent, à priori, à freiner l’immigration clandestine et à prendre des mesures protectionnistes pour protéger l’industrie américaine. Il se présente comme le protecteur des Américains mis en difficulté par la récente crise économique.

Les analystes officiels aimeraient que la montée des partis populistes soit une réaction à la seule crise financière de 2008, par un effet mécanique. Le « populisme » serait une réaction à cette seule crise boursière.
Mais quand des nations entières s’éteignent à cause de politiques de natalité suicidaires, que leur survie devient hypothétique et que leur âme s’éteint aux pieds d’églises abandonnées, leur réaction pourrait être portée par des analyses moins futiles.

Source : http://www.rferl.org/a/rise-of-antiestablishment-parties-reshapes-western-politics/28194776.html

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