La démission était au centre des entretiens du pape avec les jésuites du Soudan du Sud et du Congo. A contrario de ce qu’il a laissé entendre d’autres fois, Jorge Maria Bergoglio n’a, pour l’instant, absolument pas l’intention de démissionner.

Le Pape François n’a pas l’intention de démissionner

Le Pape ne sait plus comment le dire : il n’a pas l’intention de démissionner. Après l’avoir affirmé, et affirmé le contraire, dans diverses interviews au cours des dernières années, il l’a également réitéré lors de la rencontre traditionnelle avec les jésuites locaux lors de son voyage apostolique en Afrique.

À ses confrères de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud reçus dans les nonciatures apostoliques respectives, François s’est exprimé librement, répondant aux questions des personnes présentes. Le thème de la démission, désormais récurrent dans les sorties publiques du pape, a été abordé dans les deux rencontres.

À Juba, l’un des onze jésuites travaillant au Soudan du Sud lui a demandé si c’était une possibilité envisagée dans ses pensées et Bergoglio a répété son non :

« Non, cela ne m’a pas traversé l’esprit – a-t-il répondu – mais j’ai écrit une lettre et je l’ai remise au cardinal Bertone. Elle contient ma démission au cas où je ne serais pas dans les conditions de santé et de conscience pour pouvoir démissionner ».

François a donc confirmé la révélation faite au journal ABC concernant la démission signée au début du pontificat en cas d’ empêchement physique et confiée au secrétaire d’État de l’époque, le cardinal Tarcisio Bertone. Entre-temps, l’ancien numéro deux du Saint-Siège a été remplacé par le cardinal Pietro Parolin.

Une question sur la démission lui avait également été adressée à Kinshasa, l’exhortant à s’exprimer également sur l’éventualité d’un mandat temporaire du prévôt général de la Compagnie de Jésus.

La réponse de François fut particulièrement significative car, tout en répétant qu’il avait signé la lettre de démission en cas d’inconscience, il ajouta :

« Cependant, cela ne signifie nullement que les papes démissionnaires doivent devenir, dirons-nous, une « mode », quelque chose de normal. Benoît a eu le courage de le faire parce qu’il n’avait pas envie de continuer à cause de sa santé. Pour le moment, je n’ai pas cela à l’ordre du jour. Je crois que le ministère du Pape est ad vitam. Je ne vois pas pourquoi ça ne devrait pas être comme ça. »

Le ministère du Pape est ad vitam déclare le pape François

L’attaque à ce qu’il appelle des « bavardages » qui voudraient changer de pape tous les six mois n’a pas manqué.

Ensuite, sur le général des jésuites, François s’est décrit comme « conservateur » expliquant qu’il estime qu’il devrait s’agir d’un poste à vie, tout en admettant la possibilité d’un recul en cas de raisons de santé comme cela s’est produit dans les deux derniers cas.

Quant à savoir pourquoi, en tant que jésuite, il a accepté l’épiscopat, le cardinalat puis la papauté, Bergoglio a déclaré qu’il l’avait fait « dans un esprit d’obéissance » et qu’à l’occasion du conclave de 2013, il avait débarqué à Rome « avec une petite mallette pour rentrer immédiatement au diocèse, mais j’ai dû rester ».

La démission n’a pas été le seul sujet abordé par Bergoglio dans ses deux entretiens avec des jésuites africains et rapporté aujourd’hui en exclusivité par la revue Civiltá Cattolica : le Pape a répondu à une question sur la relation entre culture et foi en affirmant que « une culture forte est un avantage si elle est évangélisée, mais elle ne se réduit pas à une impossibilité de dialogue avec la foi ». A cet égard, il a à nouveau critiqué ce qu’il définit comme « une forme de paganisme » ou le « formalisme extérieur » de ceux qui vont « à la messe le dimanche exclusivement parce qu’ils y sont obligés, c’est-à-dire sans âme, sans foi ». Comme d’habitude,  ce sont les catholiques pratiquants qu’il a fustigés…

Douche froide pour ceux qui l’espéraient : il n’y aura pas de démission prévue de l’actuel occupant du trône pétrinien.

Francesca de Villasmundo

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