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Lettre de Yolly secrétaire d’ACIM Asia au Dr Dickès

J’étais sur l‘île de Samar la semaine dernière et suis passée dans les zones touchées par le typhon Hagupit (Ruby), plus particulièrement les villes de la côte orientale. C’était un spectacle affligeant. Apparemment, la plupart des habitants de ces lieux étaient déjà très pauvres avant le typhon. Ils en sont désormais ramenés à une situation bien pire encore.

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Les pauvres maisons s’étalaient à perte de vue sur des kilomètres dans un encombrement inextricable tel que nous ne pouvions pas avancer avec de façon assurée pour apporter quelques secours de première nécessité à plusieurs centaines de familles. Il nous a donc fallu choisir une communauté établie à l’écart des autres de manière à pouvoir fournir des biens d’urgence dans de bonnes conditions. Finalement nous avons décidé d’aider la population de San Mateo, quartier de la ville de Borongan visité par Rosmar et Erika en décembre.

De tous les endroits parcourus, je pense que c’est le plus adapté à nos possibilités car sa population n’est que de 308 familles et la voie pour s’y rendre est la moins fréquentée. Pour y aller, nous avons dû emprunter une route entaillant le versant de la montagne à forts risques de glissement de terrain. Le moyen de transport ici est un tricycle sans toit. Toute couverture serait considérée par les indigènes comme un poids inutile gênant la conduite du tricycle, lequel peut chuter dans la rivière profonde dont le fort courant se gonfle et dévale lorsque la pluie journalière grossit. Il n’y pas de pont pour se rendre à San Mateo.

La route descend en lacets jusqu’à la berge où une ou deux pirogues à balanciers attendent pour transporter les gens à San Mateo sur l’autre rive. La pirogue qui nous a transportés avait un trou invisible et le pilote devait écoper à tout instant. Heureusement, il avait une pompe à moteur qui permit de traverser rapidement avant que trop d’eau n’y entre.

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Le barangay (canton) était enfoui sous la boue. A notre arrivée, toute la communauté s’activait à dégager la route et à remettre les drains en service. Un groupe d’une mission protestante avait loué les services de quelques personnes pour aider à la reconstruction de la communauté. Mais soixante autres personnes travaillaient sur une section plus difficile de la route sans aucune contrepartie financière. Au cours de la discussion avec les autorités du barangay celles-ci ont demandé si nous pouvions nous charger de ces soixante personnes non rémunérées. J’ai répondu que nous préférions fournir de l’aide sous forme de nourriture et non en argent. Elles ont accepté. Donc demain j’achèterai de la nourriture qui, reconditionnée, leur sera apportée mardi.

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Après cette première livraison, nous en organiserons une seconde pour les familles les plus nécessiteuses du quartier que j’espère parvenir à identifier avec l’aide de quelques locaux avec lesquels nous avons commencé à tisser des relations amicales. Un membre de la communauté nous a demandé s’il était possible d’offrir des bourses d’études aux jeunes – qui leur donneraient une chance d’obtenir un emploi.

Nous avons eu l’impression que les gens ici sont de solides travailleurs et leur environnement doit être naturellement riche – un sol fertile et beaucoup d’eau car des forêts humides sont proches, mais les typhons réguliers les empêchent de faire des progrès continus.

Il y a peu, j’ai lu le courriel du Dr Viray disant que l’abbé Salvator demande que nous organisions une mission de secours pour la population de Loboc, envahie par un flot de 6 mètres de haut, et qui maintenant tombe malade. J’ignore comment nous allons pouvoir nous rendre à Loboc, servir Samar et en même temps nous préparer pour Tacloban. Je vais demander au Dr Maire son opinion sur la situation à Loboc.

Que pensez-vous que nous devons faire, Docteur ? Je ferai ce que vous estimerez être le mieux.

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