Israël- Le mercredi 20 septembre en soirée, l’église Saint-Étienne de Bet Gemal, à 30 kilomètres à l’ouest de Jérusalem, était saccagée. Une profanation qui s’inscrit dans un contexte de tension croissante à l’encontre des chrétiens d’Israël, selon Mgr Marcuzzo, vicaire patriarcal à Jérusalem et en Palestine.

Il faut noter que cette attaque menée contre une église catholique par des extrémistes juifs armés de bâtons survient durant les fêtes juives de Roch Hachana, le Nouvel An juif.

Mais des actes antichrétiens commis par des Juifs sont de plus en plus fréquents en Israël. Peu avant l’attaque du 20 septembre, Mgr Marcuzzo dénonçait, conjointement avec les chefs des Églises chrétiennes locales, des tentatives « systématiques » de saper l’intégrité de la Ville sainte de Jérusalem et une volonté « d’affaiblir la présence chrétienne » en Terre sainte.

Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo a accordé un entretien à Aleteia, dont nous reproduisons quelques traits.

Aleteia : A-t-on une idée de l’identité de ceux qui ont saccagé l’église Saint-Étienne de Bet Gemal ?
Mgr Marcuzzo : On a de forte présomption, mais pas de preuve, car ils n’ont pas laissé de trace. Leurs actions semblent inspirées d’une interprétation biaisée de l’Ancien testament, selon lequel il faut détruire les idoles. Mais les représentations, dans les églises ne sont pas des idoles ! Et en attaquant de la sorte, ils délivrent un message haineux à l’égard de ceux qui ne partagent pas leur fanatisme. C’est d’autant plus inquiétant que ce ne sont pas des destructions aveugles, mais une attaque planifiée. Les gens sont venus avec des bâtons et des pierres et ils ont soigneusement neutralisé le système électrique avant de procéder à des destructions. (…)

Avez-vous le sentiment que la présence des chrétiens n’est plus la souhaitée en Israël ?
Il existe effectivement certains fanatiques qui refusent notre présence, en tant qu’Églises enracinées. Ils ne s’opposent pas aux pèlerins mais voudraient qu’il n’y ait plus de chrétiens locaux, et ils s’attaquent en particulier aux biens des Églises. C’est le sens d’une proposition de loi, qui nous préoccupe beaucoup, qui prévoit de transférer à l’État d’Israël tous les terrains ayant appartenu à des Églises et qui ont été vendus à des investisseurs privés. Elle est tout à fait contraire à l’esprit des lois israélien, et je suis surpris qu’elle soit soutenue par 40 députés sur 120 !

La récente vente d’un terrain à Jérusalem est-elle de nature à vous inquièter, ou bien s’agit-il d’un cas isolé ?
Qu’une cour israélienne autorise cette vente, au profit d’un groupe ouvertement colonisateur, c’est en effet inédit ! Mais ce n’est pas un cas isolé en ce sens qu’il y a une véritable campagne pour acheter les biens des chrétiens à Jérusalem. Ceux qui l’orchestrent veulent que tout Jérusalem soit d’une certaine couleur, et ils bénéficient parfois de soutiens financiers venus de l’étranger [le terrain en question a été acheté par l’association Ateret Cohanim, dont les bureaux sont à New York et qui bénéficie ostensiblement du soutien de la diaspora, ndlr]. C’est pourquoi je demande à ce que les Églises ne se mettent pas en danger, qu’elles ne vendent pas leurs terrains, sans quoi elles participeront à leur propre disparition !

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