« Les Etats-Unis entrent en guerre contre l’Iran »
Le New York Times a titré ; « Les Etats-Unis entrent en guerre contre l’Iran ». Défiant les voix américaines qui lui enjoignaient de ne pas le faire (du général Flynn à Tucker Carlson, en passant par Steve Bannon, Candace Owens, le Colonel McGregor,…), Donald Trump a finalement décidé de donner l’ordre à son armée de bombarder l’Iran. La Maison-Blanche a qualifié l’opération « Marteau de Minuit » de succès, sans toutefois garantir que Washington s’arrêterait là et ne s’engagerait pas davantage dans la guerre israélo-iranienne. Aux États-Unis, des appels sont lancés pour que Trump soit destitué pour avoir renié sa promesse électorale d’être un président de paix, et non de guerre.
Mécontentement parmi le camp de Trump
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef d’état-major interarmées américain Dan Caine, le chef du Pentagone, Pete Hegseth, a qualifié la frappe américaine de « succès incroyable et retentissant ». Caine s’est toutefois montré plus prudent, précisant que les dommages causés à l’Iran n’avaient pas encore été évalués.
Bien qu’il soit difficile de savoir s’il existe une fracture au sein de l’administration Trump, les républicains de la Chambre des représentants n’ont pas caché leur mécontentement face aux attaques. Plusieurs membres du Congrès, des deux côtés, ont ouvertement condamné les frappes contre l’Iran. La représentante américaine Alexandria Ocasio-Cortez a été la plus virulente dans ses critiques, appelant à la destitution de Trump.
Trump est désormais confronté à une décision difficile après l’implication des États-Unis dans le conflit iranien. À mesure que la situation évolue, Trump pourrait en arriver à la conclusion qu’il n’a d’autre choix que de mener la guerre à son terme.
La paix, c’est la guerre !
Officiellement, Israël a été le seul allié des États-Unis à exprimer son soutien inconditionnel à la frappe américaine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou saluant la « décision audacieuse » de Trump. D’autres alliés des États-Unis sont restés prudents face à ce qui s’est passé, ne voulant pas se retrouver au cœur de ce qui est aujourd’hui le conflit israélo-américano-iranien.
Netanyahou a eu cette phrase :
« Trump et moi avons dit que la paix naît de la force. Merci ! »
De son côté, Trump écrivait sur les réseaux sociaux :
« Je m’adresserai à la nation à 22 heures à la Maison Blanche pour évoquer le succès de notre opération militaire en Iran. C’est un moment historique pour les États-Unis, Israël et le monde. L’Iran doit maintenant accepter de mettre fin à cette guerre. Merci ! »
Puis :
« Nous avons mené à bien notre attaque contre les trois sites nucléaires iraniens, dont Fordow, Natanz et Ispahan. Tous les avions se trouvent désormais hors de l’espace aérien iranien. Une charge complète de bombes a été larguée sur le site principal, Fordow. Tous les avions sont en route pour le retour sains et saufs.
Félicitations à nos grands guerriers américains. Aucune autre armée au monde n’aurait pu accomplir une telle performance.
L’heure est venue de faire la paix ! Merci de votre attention. »
Nous voici dans une mise en pratique de la novlangue imaginée par Orwell dans 1984 avec la fameuse formule « La paix c’est la guerre ».
Pourtant, la gravité des derniers événements n’échappe à personne. Trump a désormais franchi le Rubicon.
Pierre-Alain Depauw
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