Ce sont les journaux mainstream qui ont lancé l’attaque, ce qui est assez surprenant. Macron commencerait-il à déranger la haute caste financière et technocratique qui le protège ? Ou faut-il détourner l’attention du Français du projet de loi de veille sanitaire actuellement en discussion à l’Assemblée Nationale ?

Quoiqu’il en soit, les Uberfiles sont un énième scandale au crédit d’Emmanuel Macron, l’homme des lobbies et des intérêts américains en France.

Tout part d’outre-Manche : The Guardian reçoit des documents et les partage avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et ses partenaires, dont la cellule investigation de Radio France. « À l’origine de cette vaste enquête : une fuite de 124 000 documents internes au géant des véhicules de transport avec chauffeur (VTC). Parmi ceux-ci : des e-mails, des échanges de SMS, des PowerPoint et toutes sortes de mémos qui permettent de détailler les méthodes qui ont été développées par Uber lorsque la multinationale était dirigée par le très controversé Travis Kalanick » explique France Info qui précise :

« Les Uber Files sont une plongée sidérante dans les dérives qui ont marqué l’expansion du groupe durant les années 2013-2017. »

« On y apprend que pour exercer son influence et faire modifier les règlementations en sa faveur, le géant de la tech Uber (…) a tissé un puissant réseau dont faisait notamment partie Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Économie, de 2014 à 2016… »

Le Monde relate le 10 juillet :

« Des documents internes à l’entreprise, analysés par « Le Monde », montrent comment, entre 2014 et 2016, le ministre de l’économie a œuvré en coulisse pour la société de VTC, qui tentait d’imposer une dérégulation du marché et affrontait l’hostilité du gouvernement. »

Le rôle d’Emmanuel Macron aura été d’aider le géant à s’implanter en France :

« Lorsqu’Uber cherche à s’implanter à Paris en 2011, la société se heurte à une application stricte de la loi par les autorités françaises et à une opposition farouche des chauffeurs de taxis. (…) Parallèlement, les autorités françaises enquêtent pour violation des lois fiscales et exploitation d’un service de taxi sans autorisation. La DGCCRF s’attache aussi à déterminer si UberPop, un service de transport permettant à n’importe qui de devenir chauffeur sans licence, est légal » souligne France Info :

« Au cœur de cette hostilité ambiante, Uber va identifier un allié. À peine nommé ministre de l’Économie, Emmanuel Macron participe à une réunion avec Travis Kalanick, le patron d’Uber. Une rencontre que Mark MacGann qualifie de “spectaculaire”. Emmanuel Macron “a accueilli Uber dans une atmosphère remarquablement chaleureuse, amicale et constructive”, écrit le lobbyiste qui pense avoir relevé “une volonté claire de sa part de travailler autour de la … législation”. Il explique qu'”Emmanuel Macron a demandé aux régulateurs de ne pas être ‘trop conservateurs’. Dans un autre échange daté de juillet 2015, Travis Kalanick demande à Emmanuel Macron si le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve est digne de confiance. Le ministre de l’Économie lui répond que son homologue de l’intérieur a accepté un “accord”. Un “deal” qui consistait, semble-t-il, à intégrer dans la loi des dispositions favorables à Uber, basées sur des amendements fournis par le géant des VTC, en échange de la suspension d’UberPop. Bernard Cazeneuve affirme aujourd’hui n’avoir jamais entendu parler d’un tel accord. Toujours est-il qu’Uber finira par suspendre UberPop en France. Officiellement, à cause du niveau élevé de violence que subissaient les conducteurs et les passagers.

« Autre exemple troublant : à Marseille, sur fond de tension avec les chauffeurs de taxis, le préfet de police d’alors, Laurent Nuñez, suspend UberX – le service Uber le plus populaire – dans les quartiers du centre-ville et autour de l’aéroport et de la gare. Dans un SMS envoyé à Emmanuel Macron, Mark MacGann se dit alors “consterné”. Le ministre lui répond : “Je vais regarder cela personnellement. Faites-moi passer les éléments factuels et nous décidons d’ici ce soir. Restons calmes à ce stade.” Peu après, la préfecture prend un arrêté limitant l’interdiction aux seuls chauffeurs Uber non licenciés. »

Macron obtiendra en contrepartie de son soutien une aide financière. Mark Mac Gann, le lanceur d’alerte lobbyiste et cadre d’Uber qui a fourni les documents au Guardian, avoue que Macron était très arrangeant et qu’il y a eu « un retour d’ascenseur » : à titre personnel il a aidé au financement de la campagne présidentielle.

Des connivences entre Macron et Uber qui soulèvent donc de légitimes questions. Vu du Droit titre un article sans hésitation :

« Uberfiles : le code pénal appelle ça du ‘trafic d’influence’ ».  ».

Les opposants politiques de tous bords au chef de l’État n’ont pas d’ailleurs manqué de dénoncer tour à tour les liens entretenus par Emmanuel Macron avec l’entreprise américaine, alors qu’il n’était encore que ministre de l’Économie. Une commission d’enquête sur le sujet a d’ores et déjà été demandée par plusieurs groupes à l’Assemblée nationale.

Macron en tout état de cause aura favorisé, non l’accès à l’emploi à des jeunes en difficulté comme il le prétend orgueilleusement mais l’uberisation de la société, qui rime avec paupérisation :

Francesca de Villasmundo

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