La nomination est officielle et fut décidée par le pape lui-même. Un laïc, l’Italien Paolo Ruffini, de 61 ans, est désormais le préfet du dicastère pour la Communication. Journaliste depuis près de quarante ans, il était jusqu’à présent directeur de TV2000, la chaîne télévisée de la Conférence des évêques italiens, basée à Rome. Il a fait carrière dans les médias du système, et pour s’en convaincre, il suffit de lire la notice parue sur Vatican News  :

« Né à Palerme en Sicile le 4 octobre 1956, Paolo Ruffini est diplômé en jurisprudence à l’université de Rome, la Sapienza. Il embrasse la profession de journaliste en 1979. Il commence à travailler pour la presse écrite au Mattino di Napoli jusqu’en 1986, puis au Messagero, le quotidien de Rome pendant 10 ans.

Il rejoint ensuite le monde de la radio. Il passe huit ans au sein de la Rai, la radio publique italienne, de 1996 à 2002. Il collaborera dans le même temps à la radio du parlement italien. En 2002, il décide de travailler pour la télévision, auprès de la chaîne publique Rai3, puis de la chaîne privée la 7.

En 2014, il rejoint la radio et la télévision de la CEI, Inblu et Tv2000 dont il est l’actuel directeur. Paolo Ruffini a reçu différents prix de journalisme et a pris part à de nombreux colloques d’étude sur le rôle des chrétiens dans le monde de l’information, l’éthique de la communication et des nouveaux médias. »

Paolo Riffini succède ainsi à Mgr Dario Vigano qui avait du démissionner après l’affaire embarrassante pour le Saint-Siège et le pape François de la lettre de Benoît XVI au sujet de la collection intitulée La Théologie du pape François dont Mgr Vigano avait censuré certains passages avant de la publier.

C’est la première fois, dans l’histoire du Vatican, qu’un laïc est nommé à une telle responsabilité au Vatican. Ni évêque ni prêtre, cet homme marié, apprécié par le pape argentin, va assumer un rôle équivalent à celui des cardinaux et des archevêques à la tête des dicastères, c’est-à-dire les ministres du pape et ses collaborateurs à la Curie.

« Pour moi, avait dit François lors d’une audience en 2014, le cléricalisme empêche la croissance du laïcat. »

Cette nomination correspond donc au souhait du pontife actuel d’ouvrir en grand les portes du Vatican aux laïcs mais s’inscrit surtout dans la révolution conciliaire qu’il poursuit. Le décret Lumen Gentium du concile Vatican II a en effet redéfini la place du laïc, ce que rappelle souvent le pape François : de par leur baptême, ils participent au sacerdoce commun des fidèles.

Lumen Gentium a bien changé la doctrine catholique sur le sacerdoce et le rôle des fidèles ainsi que l’explique dans un article paru en 2014, l’abbé Gleize de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X :

« Ce passage évoque l’existence d’un « sacerdoce » propre aux baptisés en tant que tels, distinct du sacerdoce propre aux ministres revêtus du caractère du sacrement de l’ordre. Et il en explique ainsi la signification: « Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, bien qu’il y ait entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l’un à l’autre : l’un et l’autre, en effet, chacun selon son mode propre, participent de l’unique sacerdoce du Christ ». Pie XII parlait déjà (à une seule reprise il est vrai) d ‘un « sacerdoce commun », mais en des termes autrement plus clairs et précis que ceux de Vatican II. Si l’on peut parler d’un certain « sacerdoce » des fidèles, cette expression équivaut à un titre simplement honorifique et il existe une différence essentielle entre d’une part la réalité de ce sacerdoce intime et secret (spirituel) et d’autre part le sacerdoce vraiment et proprement dit(10). Cette dernière précision a disparu dans le texte du n° 10 de Lumen gentium : le sacerdoce commun y est présen­té comme essentiellement différent du sacer­doce ministériel, mais cette différence n’est plus désignée comme celle qui existe entre un sacerdoce spirituel et un sacerdoce « vraiment et proprement dit ». Cette omission va à l’encontre de l’enseignement de Pie XII, dans la mesure où elle autorise à définir le sacerdoce commun des fidèles comme un sacerdoce au sens propre du terme. Ce que le discours de Pie XII avait explicité et clarifié, voici que Lumen gentium le rend obscur et ambigu. »

El papa argentin ne fait donc que pousser la logique conciliaire jusqu’au bout !

Francesca de Villasmundo

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