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En mars dernier, c’est la mort dans l’âme que les pays africains les plus pauvres du monde avaient rejeté une résolution concernant l’aide proposée par l’ONU pour lutter contre le sida. La raison en est que les Européens et les Etats-Unis avaient trouvé le moyen de glisser une résolution en faveur des « droits sexuels » ; notion que la majorité des pays africains rejette. Notamment avait été retirée par l’Amérique une simple phrase de bon sens demandant la réduction du nombre des partenaires. Ce qui avait entraîné une réaction d’un délégué africain : « Pour vous il n’y a que le sexe, le sexe, le sexe… ». Mais ensuite, les chefs d’Etat Africains par la voix du Kenya avaient prévenu Mme Clinton – ministre des affaires étrangères d’Obama- que cela commençait à bien faire, la manœuvre ayant été considérée comme dilatoire : l’insistance des Etats-Unis sur le sujet menait à l’épreuve de force dans le cadre d’une « confrontation diplomatique significative ».

Celle-ci est inéluctablement venue. Cette pression revient en boomerang sur les pays européens et les Etats-Unis qui entendent imposer mondialement le gender, le mariage homo etc. On sait que l’Ouganda vient de voter en février une loi réprimant plus sévèrement les actes d’homosexualité. Ceux-ci sont passibles d’un emprisonnement à vie. Or l’assemblée générale de l’ONU vient d’élire comme président M. Sam Kutesa, ministre des affaires étrangères du gouvernement ougandais. Le lobby LGBT tenta de lui faire rejeter son visa par une campagne de signature dans toute l’Amérique du Nord : seulement 13466 personnes la signèrent. C’est Kutesa qui avait déclaré lors de la session précédente que la promotion de l’homosexualité était « un mauvais exemple pour la jeunesse et une atteinte aux cultures des Etats. »

La présidence de l ‘ONU est en partie honorifique. Elle fait l’objet d’une rotation. Cette fois-ci elle revenait de droit à un Africain. Or l’ensemble des pays du continent africain s’est rassemblé dans un consensus inouï pour lancer une seule candidature : celle du représentant de l’Ouganda ; ceci afin de répondre aux continuelles pressions des Etats Occidentaux en faveur de l’homosexualité. C’est donc une sorte de révolte des pays jadis appelés « non-alignés ».

La réaction des Etats Africains vient aussi en réaction d’un projet de loi présenté le 12 juin par 24 sénateurs américains affirmant que les droits des LGBT étaient une priorité des Etats-Unis dans le cadre de la politique étrangère du pays. 

En février dernier le président de l’Ouganda M. Museveni avait établi sur cette question un consensus avec la Russie. En représaille Obama avait annoncé qu’il subordonnait l’aide des Etats-Unis à la reconnaissance des droits homosexuels. Ceci s’adressant bien sûr au pays les plus pauvres ; lesquels viennent de lui donner une réponse cinglante.

Jean-Pierre Dickès

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